Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

lundi 27 septembre 2010

De la Loire au Danube: Point final...

Point final...

Conclusion,

Il faut bien terminer…Ce voyage que je viens d’effectuer je le mûrissais depuis un an. Il s’inscrivait dans la perspective de mon départ en retraite que j’avais décidé de prendre à partir du 1er juillet. J’avais souvent utilisé pour qualifier ce projet à entreprendre ce voyage, le verbe « digérer » ma carrière professionnelle. En effet un départ en retraite est une rupture avec un mode de vie rythmée par les horaires de travail, par les relations sociales qu’on entretient avec son environnement professionnel. Préparer ces changements, anticiper cette rupture m’apparaissait alors important. J’aurais pu comme j’en ai pris l’habitude ces dernières années partir loin de l’Europe et entreprendre un trek dans les massifs himalayens, dans l’environnement si particulier de ces montagnes aux frontières du Tibet. Mais ce type de voyage constitue aussi une rupture qui serait venue s’ajouter à celle engendrée par l’arrêt de mon activité professionnelle. Alors m’est venue cette idée de partir à vélo. La bicyclette a quasiment toujours été mon mode de déplacement habituel, au moins pour les déplacements de proximité. Elle a été également source de loisirs sportifs pour parcourir les chemins ou gravir quelques cols en montagne. Très bel instrument de locomotion, non polluant, le vélo se prête magnifiquement au voyage tranquille et sur des longues distances quand on a le temps devant soi. 


Ce temps, j’allais l’avoir. Alors tout naturellement ce projet s’est construit à partir d’un itinéraire facile, puisque déjà tracé par les concepteurs de l’Euro vélo 6, d’autant plus facile encore pour moi puisque cette route vélo passe quasiment au pied de mon immeuble. La route de la « Loire à vélo » est à cinq cents mètres…Symboliquement je suis donc parti tranquillement de chez moi et progressivement, sans rupture, en l’espace de quelques semaines, je suis passé de mon environnement habituel vers un univers différent tant du point de vue physique, que du point de vue humain. J’ai donc « transité » à la vitesse du vélo dans ces nouveaux environnements.  

Dans l’introduction que j’avais faite à mon blog je disais que les fleuves structurent les territoires. L’histoire et ici l’histoire européenne s’est construite autour de ces trois  grands fleuves que sont la Loire, le Rhin et le Danube. Cela m’intéressait de les suivre pour remonter en quelque sorte cette histoire qui est la notre de la plus ancienne avec les Celtes à la plus proche avec la construction de l’Union Européenne. Et ce d’autant plus que je n’avais jamais voyagé ou très peu dans les pays d’Europe centrale et d’Europe orientale.
En remontant la Loire avec ses châteaux, 














en remontant le Rhin qui ne forme pas tout à fait, comme je le pensais, une frontière systématique entre l’Allemagne et la Suisse















et en suivant le Danube de sa source à son delta, j’ai donc appris ou réappris ce que l’on m’avait enseigné  durant ma scolarité (pas très brillante d’ailleurs), mais surtout ensuite, soit dans le cadre de mes études, soit dans le cadre de ma vie personnelle à travers mes lectures de la presse, des ouvrages économiques, historiques, politiques, des romans…
Ce voyage initiatique, au sens où c’était la première fois que je partais aussi loin et aussi longtemps à bicyclette m’a permis de découvrir l’Europe en devenir. Une Europe non pas vieillissante mais au contraire portée vers l’avenir tout en étant forte de son histoire. Le Danube long de près de 3.000 km irrigue dix pays européens, prenant sa source à seulement quatre vingt km de la frontière française, il traverse l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie et l’Ukraine.
C’est la voie fluviale la plus importante de l’Europe et on pourrait imaginer que ce fleuve, comme il l’a été il y a quelques siècles, redevienne une route fluviale majeure entre l’Europe centrale et la Mer Noire. Déjà un trafic de péniches important existe sur certaine partie du fleuve, il est bien balisé. 
Si l’UE décidait d’investir massivement dans le transport fluvial cela pourrait peut être éviter la construction d’un couteux réseau autoroutier…Traversant plusieurs grandes capitales : Bratislava, Vienne, Budapest, Belgrade, ce grand fleuve pourrait faire émerger des zones économiques aujourd’hui plus ou moins sinistrées, je pense notamment aux rives bordant la Roumanie et la Bulgarie et être un facteur de dynamisation de ces régions.
Ce voyage ne relève pas d’un exploit sportif…certes faire un peu plus de 5.000 km en deux mois et demi n’est sans doute pas à la portée de tous, il faut être prêt physiquement et …mentalement et puis c’est une lapalissade il faut aimer le vélo ! bien sûr quelque part, pour moi qui est fait et continue à faire un peu de compétition en course à pied, il y a une part de défi personnel et de performance, je ne pourrais pas le nier, mais ce n’était pas cela qui primait. C’était avant tout d’aller tranquillement à la découverte d’un environnement physique et humain que je ne connaissais pas. Une image forte me restera, la ville de Vukovar, toujours marquée par les stigmates de la guerre avec ses maisons, ses immeubles en partie détruits. 
Elle représente le symbole de l’échec de l’U.E. à régler des conflits au sein de l’espace européen. Faisant le constat de cet échec et des nouvelles configurations économiques et politiques avec  l’entrée des pays de l’Est européen,  les dirigeants de l’U.E. tentent des réformes politiques nécessaires afin que l’Europe se dote d’institutions politiques solides et lisibles afin que ce type de conflits ne se renouvelle pas et en accompagnant la Serbie et la Croatie d’aides au développement. Du marché commun de 1957 à l’U.E. composée de 27 pays, l’Europe a trop laissé la place aux objectifs économiques en délaissant les adaptations de ses institutions politiques et son mode de gouvernance à cet espace social et économique qui n’a cessé de s’agrandir, notamment à la suite de l’effondrement du bloc de l’Est.
L’intérêt de ce voyage résidait également dans le fait que nous traversions des zones, des territoires, des espaces qui ne sont pas du tout touristiques. Parfois l’environnement physique n’avait rien d’idyllique, je pense à toutes ces anciennes zones industrielles qui font plus penser à Tchernobyl qu’à des couchers de soleil sur une plage des îles tropicales ! 
Faire les courses dans les petites épiceries des villages perdus, boire un verre dans des bistrots crades c’est aussi entrer au cœur de la vie des pays. C’est aussi cela l’intérêt du voyage à vélo, au contraire d’un voyage en automobile, on est obligé de s’arrêter pour se ravitailler ou dormir là où c’est possible. On ne peut pas se dire « Dans 50 km il y a une grande ville où je ferai les courses ! » à vélo les km sont comptés ….Mais dans ces petites épiceries-bistrots c’est aussi là où les gens essaient d’échanger avec nous…ce n’est pas facile évidemment, la barrière de la langue nous empêche d’aller très loin dans l’échange. Mais des voyageurs à vélo dans des contrées un peu perdues cela suscite souvent la sympathie.
Ce voyage je l’ai fait en partie seul, en partie accompagné. Cela a été important de pouvoir alterner ces moments un peu solitaires avec des moments où nous étions plusieurs. Commencé avec Claude de St Nazaire à Orléans, 
puis, un petit moment avec Dominig de Mulhouse à Ulm. Claude me retrouvera à Budapest, puis Dominique, l’un de mes frères à Belgrade. 
Ayant passé plus d’un mois avec Claude, je lui dois en grande partie la réussite de ce voyage. Nous avions en commun la passion de la montagne, des treks en Himalaya. Lui avait parcouru les Andes que je connaissais un petit peu. À cela s’ajoutait une approche très voisine de la manière de voyager. Avec lui j’étais très serein et il tenait très bien les comptes ! Se débrouillant très bien dans les langues (qui ne sont pas malheureusement mon domaine de prédilection !) les choses étaient beaucoup plus simples. Ce premier long voyage ne peut que susciter d’autres projets plus ambitieux…on en reparlera. Il aura été un très grand compagnon de voyage.
Pour terminer je ne pourrais oublier mes collègues de travail. Durant cette dernière année la  confiance réciproque que nous avions établie m’a permis de cesser mon activité professionnelle tranquillement. Je savais que les projets que nous avions construits ensemble, mes collègues, chacun dans leurs domaines spécifiques, administratif, pédagogique les bonifieraient. C’est donc en toute sérénité que, comme je l’écrivais au début de cette conclusion, j’ai transité de mon activité professionnelle vers une autre période de ma vie personnelle.
Voilà le voyage est terminé, il faut mettre un point final. Deux mois et demi se sont passés, cinq mille kilomètres ont été parcourus. Ce fut une expérience humaine et culturelle enrichissante.
Si vous avez du temps, si vous aimez les activités de pleine nature, les randonnées pédestres, cyclistes…fluviales en canoës ou marines en voiliers alors n’hésitez pas partez… sur les chemins, sur les rivières ou sur les océans. Vous pourrez rêver et faire rêver…

vendredi 24 septembre 2010

Orléans – Chalon/Saône ; 16 – 21 septembre

Flash back ou Cerise sur le gâteau…

Après une bonne nuit de repos chez Claude et une petite promenade en vélo avec lui dans Paris, je prends le train pour me rendre à Orléans 
afin de faire le trajet vers Chalon/Saône que je n’avais pas pu faire en juillet.
A la gare d'Orléans, je fais la connaissance avec un jeune cycliste belge, Arno, qui m'aide à descendre mon vélo, lui aussi fait beaucoup de rando, on reste à discuter un petit peu ensemble sur les voyages à vélo. C'est cela qui est sympa, il y a toujours des rencontres avec les autres cyclorandonneurs...
Ce retour sur la Loire me fait beaucoup plaisir. 
La Loire reste un fleuve sauvage, finalement sur l’ensemble de ce parcours c’est le fleuve que je trouve le plus beau par sa diversité de paysages, ses villes traversées, ses coteaux, ses châteaux...

Le temps est très beau, bien plus frais qu’en juillet où nous à Orléans nous connaissions la canicule. Les températures, la nuit vont même approcher zéro degré à Nevers. Et mon duvet léger me suffit à peine pour me réchauffer, je mets des chaussettes et une polaire ! Cela surprend un peu. Une première journée m’amène à Gien. 
La route emprunte la levée de la Loire. On passe par Sully/Loire et son très beau château. Le camping se trouve à l’entrée de la ville en bord de Loire. Mais n’ayant plus de recharge de gaz, je suis obligé de faire quasiment une dizaine de km pour aller dans une zone commerciale au Nord de la ville et  située évidemment en haut d’une côte pour trouver un magasin spécialisé qui vend ce type de produit. Pour les initiés ce sont des cartouches pour des réchauds Primus, réchauds d’excellente qualité pour la haute montagne, mais ces cartouches ne se trouvent pas facilement…prenez plutôt du camping gaz c’est plus courant. Ou alors achetez des réchauds multi combustibles gaz/pétrole/fuel etc…(c’était la rubrique conseil)
Après une nuit très froide….je reprends tranquillement mon chemin toujours en longeant la Loire, ce n’est pas toujours très simple car il n’y a plus beaucoup de panneaux indicateurs « Loire à Vélo » et j’avais laissé chez moi les cartes de ce parcours ne pensant pas revenir ici en septembre. Je vais sans doute faire beaucoup de km supplémentaires pour éviter les routes à grande circulation en m’engageant sur des petites routes qui vont m’écarter de l’itinéraire. Mais ici on passe par des territoires où sont produits des grands crus : Sancerre, Pouilly …
je rencontre un couple de cyclistes qui fait la dégustation des vins…c’est une bonne pratique car en vélo on ne peut pas se faire sauter son permis ! Par contre je n’assure pas que l’on puisse faire 100 bornes/jour…en fin de journée j’arrive au camping de La Charité/Loire.
Petit camping municipal en bord de Loire. Je voudrais dire d’ailleurs qu’en France, les campings municipaux sont nombreux, souvent bien équipés en sanitaires, internet Wi fi. J’ai été très déçu en Allemagne et en Autriche, par le peu de campings et qui plus est, souvent mal entretenus. Les petites communes en France et notamment en bord de Loire font des efforts importants pour accueillir les touristes dans de bonnes conditions.
Le dimanche 19 septembre va s’avérer difficile. Le vent souffle plein SE, je l’ai en pleine face. Et l’absence de carte et de signalétique va encore me jouer quelques tours…. J’avais pris la direction d’Appremont/Allier pour aller vers Decize. À priori c’était la bonne direction sauf qu’à Appremont 
j’ai oublié que ce village était situé sur l’Allier et non sur la Loire et je me suis mis à suivre l’Allier pour  me retrouver vers St Pierre des Moutiers…petit détour d’une vingtaine de km…et qui m’amène à grimper quelques belles côtes.
Le lendemain l’atmosphère commence à se réchauffer…le vent d’Est est un peu plus faible…je longe la Loire et ensuite le canal latéral jusqu’à Digoin. 
J’ai retrouvé l’itinéraire de la Loire à Vélo, de  belles portions ont été aménagées en site spécifique et c’est un très beau tapis roulant qui m’emmène à Digoin. Là je quitte définitivement la Loire pour longer le canal du Nivernais pour me rendre à Paray le Monial, très jolie ville de pèlerinage où ont été construits de très beaux monuments religieux. C’est aussi une ville de passage du chemin de St Jacques de Compostelle.

21 septembre, 
C’est vraiment la dernière étape de ce voyage à vélo. Je rejoins Chalon/Saône pour prendre le train vers Grenoble. La route est un peu longue (110 km) mais très agréable. On longe en permanence le canal. 
Je retrouve cette ambiance que j’avais connue lorsque je longeais ce même canal entre Chalon et Mulhouse (en fait le canal du Rhône au Rhin) beaucoup de péniches de croisière, un chemin ombragé, une atmosphère maintenant automnale avec des arbres au feuillage rougeoyant. Les aménageurs de la voie ont bien fait les choses car la voie passe sous les ponts ce qui évite de traverser les routes qui franchissent le canal. En plus la route est plutôt descendante, les écluses sont nombreuses pour compenser la forte déclivité qui fera une pause vers la ville de Chagny. Ensuite le canal du Rhône au Rhin prendra le relai jusqu’à Mulhouse. Chalon s’annonce par une entrée dans une zone industrielle qui vient ternir cette belle journée…et une absence totale de signalétique pour les cyclistes qui veulent poursuivre plus loin. Il n’y a qu’en France où dans les villes l’EV 6 n’est pas indiquée de manière très claire !
De loin j’aperçois la gare d’où j’étais parti le 19 Juillet …terminus, la boucle est bouclée.  J'aurais fait l'intégralité du parcours de l'Euro Vélo 6 Atlantique-Mer Noire. Au compteur entre le départ de St Nazaire le 4 juillet et aujourd’hui s’affiche 5.034 km …cela fait beaucoup de tours de pédaliers mais surtout un superbe voyage à travers l’Europe…

jeudi 23 septembre 2010

Retour en France

Bucarest - Paris ; 15 septembre

Pour rejoindre l’aéroport de Bucarest nous avions les explications de l’itinéraire par Dominique qui l’avait emprunté il y a une dizaine de jours. 
La sortie de la ville se fait très bien puisque jusqu’à la place du Général De Gaulle (très célèbre ici depuis son discours de 1968, pendant les événements de mai, Pompidou réglait les affaires à Paris, et lui De Gaulle proclamait « La Roumanie aux roumains » ; dénonçant ainsi le pouvoir de l’URSS, Ceausescu apparaissait alors comme un leader des pays non alignés). Les grandes avenues qui mènent à cette place sont en réaménagement et des voies cyclables sont tracées rendant ce parcours facile. Après c’est un peu plus compliqué car nous entrons sur une voie express à quatre voies…mais la circulation étant très fluide, nous arrivons à l’aéroport distant de 18 km sans souci…Je n’ose imaginer un tel trajet en France !
On se rend tout de suite au guichet de la Tarom, partenaire d’Air France, pour demander des cartons. 
Il n’y a qu’un seul carton, Claude le prend et mon vélo sera enveloppé dans du plastique, sans démonter les pédales, ces dernières étant impossibles à déboulonner…  Finalement les choses se passent bien pour l’embarquement. On récupérera les vélos à Roissy, sans problème, juste pour moi le garde boue avant un peu tordu…

Vol sans souci où on aperçoit un peu le Danube, sans doute aux alentours de Budapest…
Arrivée à Roissy et déjà on est mis au parfum pour l’accueil des roumains. La police de l’air et des frontières examinent très méticuleusement les papiers des roumains. Les fonctionnaires, zélés, ont des attitudes totalement indignes. Très méprisants, interpellant les roumains, évidemment en français, sur ce qu’ils viennent faire en France, ces fonctionnaires au statut en béton sont totalement irrespectueux devant ces travailleurs roumains qui viennent travailler en France pour sans doute des salaires de misère. Il y a en beaucoup aux chantiers de St Nazaire qui travaillent pour des sous traitants avec des salaires roumains…
Deuxième mauvaise impression à notre retour dans le RER qui nous ramène à Paris montent des policiers armés jusqu’aux dents…roulant des mécaniques. Cela faisait deux mois que nous n’avions pas vu de policiers suscitant l’agressivité à ce point.
Voilà donc un retour plutôt pitoyable sur la dure réalité française. Nous suivions bien évidemment l’actualité nationale et internationale par notamment l’édition internet du Monde. Plusieurs fois à la télé nous avons vu le ministre Besson. Nous sentions bien que l’atmosphère régnant en France était plutôt nauséabonde. On est vite mis dans l’ambiance…bon ne soyons pas non plus naïfs les autres pays connaissent également des situations difficiles…la montée de l’extrême droite en Europe est un indicateur de tous ces malaises. Mais la France, pays des Droits de l’Homme, est de plus en plus une image d’Épinal.

mardi 14 septembre 2010

Question sur l'identité européenne

Question sur l’identité européenne

L’intérêt de ce voyage en vélo, c’est de permettre de penser un peu…en voiture on est toujours attentionné (ou tout du moins on devrait l’être !) en vélo on peut laisser voguer son imagination au grée de l’itinéraire surtout quand il est très plat et qu’il ne nécessite pas trop d’effort.
Qu’est ce qui créé l’identité européenne ? Lorsque je suis à Angers et qu’on me questionne sur mon lieu d’habitation je dis que j’habite à Nantes …lorsque je suis à l’étranger à la même question je réponds que j’habite en France, et si on me demande de préciser la ville je réponds Nantes en Bretagne. Souvent cette précision est nécessaire car Nantes n’est pas forcément connu comme ville mais la Bretagne comme région ou comme province est connue dans le monde entier …évidemment si on répond les Pays de la Loire alors là ou bien les gens comprennent les châteaux de la Loire ou bien ne comprennent rien du tout tant cette région créé pas Olivier GUICHARD en 1964 n’a aucun sens historique et culturel n’en déplaise à son président J. AUXIETTE. Cela renvoie donc à la question de l’identité. Souvent à l’étranger, lorsque je suis loin,  je dis que je vais retourner en Europe et non pas en France peut être en réponse aux habitants des USA que l’on qualifie d’américains …or l’Amérique s’étend quasiment du Pôle Nord au Pôle Sud. Lorsque je suis loin je suis donc européen, lorsque je suis moins loin je suis français plutôt de Bretagne et lorsque je suis en France, je suis nantais.
Pour revenir à l’Europe, j’avais bien aimé le discours très gaullien de De VILLEPIN, je ne partage aucunement ses idées politiques mais son plaidoyer à l’ONU contre l’intervention française en Irak était intéressant «  Je viens d’un vieux pays … » la « vieille Europe » par opposition à la « nouvelle Europe » mais qui est la vieille et qui est la nouvelle ? L’Europe s’est construite au cours des siècles et des siècles et je pense que le voyage que je fais prend du sens puisque cet itinéraire d’Ouest en Est a comme trait d’union les grands fleuves. Ce sont eux qui ont joué un rôle dans l’évolution de l’histoire politique, sociale, religieuse, culturelle, économique. On voit là une étroite corrélation entre la géographie physique, notamment les fleuves, et les conséquences de l’histoire sur la géographie politique. Serions –nous, nous européens de l’Ouest de la vieille Europe, et les européens de l’Est de la nouvelle Europe ? Je ne le pense pas ou alors simplement en fonction de la chronologie de l’entrée dans l’U.E. En fait il y a à l’Est comme à l’Ouest une vieille Europe et une nouvelle Europe en devenir, en construction. Il est évident que les bouleversements du 20ème siècle, comme d’ailleurs les bouleversements liés aux guerres napoléoniennes, à l’empire ottoman, à l’empire austro hongrois, à l’empire russe ont provoqué de profonds changements. Tout en renforçant une identité européenne par un partage des territoires, un partage des cultures, des religions. La fin du 20ème siècle et le début de ce siècle marque de nouveaux changements. La chute du bloc de l’Est et l’émergence de nouveaux pouvoirs politiques et économiques modifient les équilibres qui s’étaient installés depuis 1945. La construction de l’UE commencé dans les années 50 renforce l’identité européenne. La monnaie unique, l’Euro, qu’on le veuille ou non, est également un facteur puissant d’identité au moins pour celles et ceux qui voyagent…En même temps cette identité est très fragile. On voit la montée des nationalismes. L’exemple de la guerre des Balkans en est la dramatique illustration. C’est aussi l’Europe des États contre l’Europe des Nations. C’est au sein même des États des lignes de fractures qui peuvent à terme mettre à mal l’unité européenne. C’est également l’Europe des Régions, contre l’Europe des États…nos régions françaises sont des naines comparées aux Régions espagnoles, allemandes, italiennes. L’Europe met à mal notre conception colbertiste et centralisatrice de l’État. En même temps les Régions sont elles-mêmes porteuses d’identités très fortes et parfois dangereuses et totalitaires…on le voit avec le pays basque en Espagne, la Catalogne impose maintenant sa langue sur son territoire…les tentations sont fortes en Italie du Nord. La Bretagne a échappé à la dérive terroriste type ETA… sans doute grâce à l’intelligence des dirigeants des partis politiques bretons, je pense à l’UDB, notamment, mais aussi par un dynamisme économique très fort. Être européen c’est bien sûr habiter en Europe, mais c’est avoir une histoire commune, un partage d’un espace commun. Mais est ce suffisant ? Les institutions européennes sont elles suffisamment lisibles pour permettre de se sentir européen ? La participation aux élections européennes permettent d’en douter… la citoyenneté européenne est inscrite sur nos passeports mais est-ce suffisant ? Les roumains ont fêté dans la liesse leur entrée dans l’U.E. mais de notre côté nous n’avons pas fait la fête pour accueillir ces nouveaux arrivants…
Arrivé presqu’au terme de ce voyage, j’ai le sentiment profond que les roumains, les hongrois ont la volonté de participer activement à l’espace européen. Le drapeau de l’Europe flotte partout sur les édifices publics. Il est vrai aussi, et c’est de son rôle, que l’U.E. participe et aide au développement de ces pays qui ont connu durant près de 50 ans un système politique et économique totalement fermé. Le besoin de sortir de l’ancien système créé un fort dynamisme. En même temps une partie de la population est aussi exclue de ce développement. Malheureusement ceci n’est pas spécifique à ces pays de l’Est européen. On le voit bien en France où la population en situation de grande pauvreté est importante y compris chez les salariés dont les conditions de salaire sont parfois en dessous du SMIC (temps partiel contraint). Au-delà des pays de l’U.E. la Serbie, la Croatie frappent à la porte…les prix là bas sont souvent affichés en euros… ces pays qui sortent de la guerre sont en plein dynamisme il est probable que dans les 10 ans qui viennent, ces deux pays entreront dans l’Union. J’observe que dans ces deux pays de nombreux projets sont financés par l’Europe, et c’est tant mieux. Mais ne soyons pas pressés accompagnons ces pays à trouver leurs marques, l’U.E.doit les aider à stabiliser leurs institutions politiques et économiques. Les serbes, les croates au même titre que les grecs font partie de l’espace européen. Ils se sont forgés comme nous une identité européenne. C’est sans doute aussi tous les débats et tous les enjeux qui marquent la différence avec la Turquie, dont l’histoire et la culture sont fortement marqués par l’Asie centrale. Pays qui fait le lien entre l’Asie et l’Europe, la Turquie demande depuis longtemps à entrer dans l’U.E., avant tout pour des motivations économiques, ceci pose la question des frontières de l’Europe qui ne peut infiniment s’étendre au risque de se perdre. D’où tout l’intérêt de travailler sur ce concept de l’identité européenne qui peut apporter des éléments de réponse aux limites de l’espace européen.

Fin du parcours en Roumanie

Tulcea – Istria ; 12 septembre

Au départ petite photo à la borne indiquant le km Zéro …au moins sur la route. 
Il fait beau, le vent de NE souffle toujours aussi fort mais cette fois pour nous c’est tout bon puisque nous allons en direction SSO. Les quelques côtes de début de parcours sont très vite avalées. C’est dimanche dans les  villages traversés les gens viennent sur les petits marchés. La route est facile, sur les collines on aperçoit beaucoup d’éoliennes. La proximité de la côte de la mer Noire produit des vents qui favorisent ce mode de production d’énergie. 
Parfois la route aussi se dégrade brusquement, nids de poule, asphalte en très mauvais état on zigzague entre les trous de la route.

Dans l’après midi, on s’arrête dans ce qui sert de bistrot dans un trou perdu. Tous les hommes sont là attablés, tous bien ivres et en regardant leurs visages on se dit qu’ils ne doivent pas boire que de l’eau !! On sent une très grande misère ici.
Reprenant notre route, nous avons repéré sur la carte un lieu indiquant un camping. Nous en prenons sa direction mais avant Claude préfère se renseigner pour savoir si ce camping existe toujours et si on peut y trouver de la nourriture. Passant à côté d’un monastère, Claude demande à un jeune pope ce qu’il en est de ce camping. On a bien fait car le pope nous répond qu’il n’y a rien …il nous propose de dormir dans un champ à côté du monastère et nous invite à diner. On accepte avec bonheur cette invitation. Mais nous allons être déçu car ce jeune pope durant le repas est pendu à son téléphone portable, il n’arrête pas de parler, nous ignorant totalement. Une femme nous donne des haricots froids à manger et des poissons frits….on est dans une salle sombre, la vaisselle traine partout, la « popesse » lave la vaisselle, un autre homme entre se servir un bout de pain, bref c’est pas l’ambiance reposante qu’on pouvait attendre ….en plus le pope nous a pris nos passeports pour nous enregistrer comme touristes on ne sait pas trop pourquoi. Il nous dit qu’il ne nous les rendra que demain matin. On proteste vivement en lui disant que dans les pensions ou les hôtels les passeports nous sont rendus aussitôt. Finalement on va se coucher sous la tente après une toilette auprès du puit…

Istria – Constanta ; 13 septembre

Là c’est vraiment la dernière étape vélo du parcours. Constanta est à 50 km on doit y prendre le train cet après midi pour aller à Bucarest. En attendant après avoir fait chauffer l’eau pour le café, plié la tente, chargé nos vélos nous allons voir le pope pour qu’il nous rende les passeports. Sauf qu’il est en train de dire sa messe ! on est comme deux glands dehors en train de râler après lui. On l’aperçoit par une fenêtre en train de lire ses prières. Nous lui faisons signe qu’on est furieux et qu’on ne peut pas attendre car nous avons train à prendre, finalement un homme nous les apporte. Bon comme expérience et comme contact avec l’église orthodoxe on s’attendait à mieux !
Quelques km après notre départ, nous allons vers la côte où nous apercevons des pélicans sur l’eau. 
À notre approche ils s’envolent dans un bruit d’ailes très surprenant. Très grand spectacle que l’envol de ces oiseaux qui font gicler l’eau en décollant de leur vol lourd. 
Dommage je n’ai pas un téléobjectif pour prendre des photos car c’est vraiment très beau.

Tranquillement nous repartons, le vent est toujours favorable. Aujourd’hui, c’est jour de rentrée scolaire en Roumanie. Dans les villages, les écoliers ont mis leurs habits neufs, les cartables aussi sont bien propres. Une rentrée scolaire dans tous les pays c’est toujours une atmosphère particulière…et puis progressivement Constanta approche, on entre dans des zones industrielles, paysages évidemment pas très beaux…et puis ensuite c’est le « front de mer » bien bétonné comme dans toutes les stations balnéaires…rien de folichon, je ne viendrai pas passer mes vacances ici !

Constanta est une grande ville, un peu plus de 300.000 habitants. En vélo on y circule facilement car les boulevards sont larges et c’est sans souci que nous atteignons la gare où nous avons un train vers 15H30…train qui n’a pas de wagon spécial pour les vélos. Dominique lui la semaine passée avait eu droit à un train avec espace vélo. Nous c’est rien ! et on se retrouve un peu comme certaines fois en France avec la SNCF où il faut laisser les vélos entre deux wagons. Les nôtres bloquent les toilettes et gênent la montée des voyageurs, alors ça râle un peu. Mais deux roumains nous aident très aimablement à ranger nos sacoches et puis le contrôleur durant le trajet viendra nous demander un petit « dédommagement » on comprend bien que c’est un bakchich…
L’arrivée en gare de Bucarest est par contre un peu plus « musclée » tout le monde se précipite pour descendre et comme le train repartira dans l’autre sens, il y a des voyageurs qui commencent à monter !! Là on hausse la voix les « one moment, please » fusent tout le monde comprend ,et ça se calme un peu.  On sort de la gare et on rejoint notre hôtel dans le centre de Bucarest, on n’a pas pu reprendre l’hôtel Berthelot il était complet…

Delta du Danube

Tulcea – Sulina 10 - 11 septembre

Le delta du Danube prend fin à Sulina, un petit port qui se trouve à environ 70 Km de Tulcea. Cette ville n’est accessible qu’en bateau. 
C’est donc par une petite navigation sur l’un des bras du delta que nous terminons véritablement le parcours le long du Danube marquant ainsi le km zéro du parcours. Beaucoup de roumains prennent ce bateau pour se rendre dans les villages du delta. Celui-ci a été classé par l’UNESCO en zone préservée pour sa faune et sa flore. Cela n’empêche pas qu’il soit sillonné en permanence par de gros hors bords dont les effets sur l’environnement sont loin d’être positifs. Nous arrivons à Sulina en fin d’après midi. Il fait pratiquement noir. Le vent d’Est souffle très fort. Ce n’est pas spécialement beau, et nous nous disons qu’ici en plein hiver la vie ne doit pas être spécialement drôle quand il fait au-dessous de moins 15° ! 
Le bateau décharge l’ensemble des marchandises pour ravitailler les magasins. 
Nous nous trouvons un petit hôtel et nous passons la soirée en compagnie de deux jeunes allemands qui ont fait le parcours à partir de Donaueschingen. Eux sont montés sur le bateau en emmenant leurs vélos. Cela nous fait regretter de ne pas l’avoir fait car nous aurions pu nous balader un peu sur les chemins qui bordent la ville.
Le lendemain nous prenons un guide pour nous emmener en bateau dans des villages du delta. 
Grosse déception…on ne voit quasiment aucun oiseau. Nous demandons à aller un peu plus sur le delta là où il est un peu plus large…mais le vent très fort, forme des vagues relativement importantes et le guide ne veut pas nous y emmener….on ne verra aucun pélican rose. 
Oiseau fétiche du delta…dommage. En fin d’après midi nous repartons pour Tulcea.

samedi 11 septembre 2010

Vers le km Zéro !


Braila – Tulcea ; 9 septembre

« Officiellement » c’est notre dernière étape qui doit nous conduire à Tulcea. Cette ville marque la fin du parcours « routier » du Danube. En effet la seule route possible pour arriver sur la fin du delta se fait en bateau. Pour nous donc notre itinéraire vélo prendra fin ce soir à Tulcea. Ce n’est donc pas sans émotion que ce matin nous enfourchons nos machines puisque le projet que je nourrissais de depuis près d’un an sera réalisé ce soir. La pancarte annonce 90 km en fait on en fera 97...
Cette dernière étape va s’annoncer difficile. Le temps a changé, il fait frais mais surtout un fort vent d’Est va nous freiner considérablement. Et puis le profil est très vallonné, véritable toboggan qui surplombe le Danube. 
On va aller de bosses en descentes pour remonter d’autres bosses et dévaler d’autres descentes. On parle aussi de montagnes russes, ici elles sont plutôt roumaines même si nous ne sommes plus très éloignés de la Russie….Véritable « casse-pattes » la circulation assez importante de camions va venir également nous empoisonner la vie. Quand on monte une côte à 9 km/h et qu’un camion nous double en nous frôlant, on a plutôt des sueurs froides. Plusieurs fois je vais rouler complètement sur le bas côté au risque de me déséquilibrer. On roule relativement bien durant les 30 premiers km puis un peu moins ensuite car le vent ne cesse de forcir. Le temps commence à se mettre à la pluie…l’atmosphère est plutôt irlandaise ou écossaise.
Le Danube coule au-dessous de nous et s’étale en plusieurs bras, formant des îles de roseaux. 
Les villages sont plutôt rares sur cette route. À un moment on s’arrête dans un bar qui semble clinquant neuf, mais le jeune serveur est incapable de nous servir un café ! On continue, mais Claude commence à fatiguer très fort. On s’arrête sur le bord du chemin pour se faire chauffer du café et manger un peu car la fringale est là. 
Puis de nouveau, départ dans les bosses qui n’arrêtent pas. On croit être à la dernière quand une autre se profile à l’horizon. Ce sont des pentes qui font entre 500 m et 1.500 m et qui monte en moyenne entre 8 et 10 % pour ceux qui connaissent la vallée du Gesvres à côté de Nantes et de la Chapelle/Erdre c’est un peu comme la côte du Saz …une ça va, deux ça passe, à la troisième aussi et ensuite au-delà c’est plutôt rude pour les cuisses qui commencent à exploser !
À un endroit de la route je vois un chemin qui longe la rive du Danube, 
je décide de m’engager dedans pour éviter de monter une côte. Effectivement j’évite la côte, mais après ce chemin s’arrête,
on est obligé de pousser les vélos, bref l’idée n’était pas mauvaise mais dans la réalité ce n’est pas top !
Je crois que si nous n’avions pas eu la perspective de cette dernière étape on se serait peut être arrêté avant Tulcea. Les vingt derniers km sont faits dans une belle humidité. En même temps, et malgré les difficultés, je regarde les bornes qui défilent doucement  sur le bas côté de la route d’hectomètre en hectomètre, et je me dis çà y est on est arrivé au bout de ce joli projet…je savoure tranquillement ces derniers km, ce n’est pas la joie explosive comme après une course de 100 m, ni même celle qu’on connaît en haute montagne après une dure ascension. Mais un moment de grande sérénité, l’aboutissement d’une long chemin, en regrettant même que cela ce soit passé si rapidement…et pourtant cela fait plus de 60 jours qu’on est parti de St Nazaire…je repense à Moitessier, ce navigateur, qui ayant bouclé en tête la première course autour du monde sans escale en 1968, changeait de cap à quelques milles de l’arrivée et repartait pour une « longue route » titre de son ouvrage dans lequel il explique son choix de fuir en quelque sorte la société. On dit que dans les efforts physiques longs et intenses le cerveau secrète des endomorphines, ces neuromédiateurs sources de plaisir, sans doute à la fin de cette journée, les endomorphines doivent être nombreux car je sens que je pourrais continuer longtemps sur mon vélo.

Et puis voilà après une dernière côte Tulcea s’annonce….on est super heureux ….on a réussi notre parcours un peu plus de deux mois après notre départ à St Nazaire on a bouclé notre parcours 45 étapes, 4.400 Km environ….une belle aventure, un beau voyage….

mercredi 8 septembre 2010

Aux frontières ukrainiennes et moldaves

Harsova – Braila ; 8 septembre

Nous démarrons en empruntant la route à grande circulation qui m’avait tant stressé hier. On n’a pas le choix car nous devons passer un pont pour traverser le Danube. 
C’est en principe le dernier pont avant la mer Noire. Finalement tout se passe bien, la circulation n’est pas trop importante. À la sortie de ce pont d’où nous pouvons admirer la plénitude du Danube, 
nous avons repérer une petite route qui pourrait nous faire longer le Danube. Comme la carte que nous avons n’est pas précise nous demandons à un homme si nous pouvons suivre cette route. « Da, strada ni asphalta, digua » Facile à traduire la route n’est pas asphaltée, c’est la digue et en bicycletta vous pouvez y aller ! 
Ah oui le roumain est assez facile à lire …c’est un peu du latin, de l’espagnol, de l’italien, du français. Par contre à comprendre c’est un peu plus dur !!
Nous voilà donc partis sur cette digue et nous n’allons pas le regretter, c’est de toute beauté, l
le paysage est un désert marécageux, tout plat, des oiseaux très nombreux, hérons, aigrettes s’envolent à notre passage. On voit quelques agriculteurs dans des maisons très isolées. 
Des bergers qui gardent des troupeaux de chèvres et de moutons. Ce paysage fait penser parfois aux steppes de l’Asie centrale…
On aperçoit aussi quelques vieilles fermes totalement abandonnées. 
Les oies et les canards forment de nombreux points blancs formant contrastes avec la terre sombre. 
De temps à autre quelques voitures passent sur cette piste formant un nuage de poussière. Ce trajet s’étale sur environ une vingtaine de km. Nous entrons dans un gros village où nous pouvons acheter un peu de nourriture pour le déjeuner puis nous reprenons par une petite route toute défoncée qui à l’approche d’un autre gros village va devenir très carrossable. Nous filons tranquillement sur ces petites routes en nous éloignant un peu du Danube. 
Au loin on aperçoit quelques collines…sans doute sur l’autre rive. Vers une heure on s’arrête déjeuner dans une « épicerie buvette », très gentiment la commerçante nous fait une petite assiette de tomates et de poivrons que nous lui avons achetés pendant qu’un ouvrier roumain boit sa bière à côté de nous. Ici il n’y a pas à proprement parler de bistrot ce sont plutôt des épiceries où on peut s’asseoir dehors et manger et boire ce que l’on a acheté…il fait très chaud plus de 30°
Les gens nous demandent d’où l’on vient. Ils sont toujours un peu surpris par nos vélos chargés et encore plus quand on leur dit qu’on a fait près de 4.000 km pour venir de France à ici. C’est vrai qu’avec leurs vieux vélos, les pauvres roumains auraient bien du mal à parcourir autant de km…et puis nous repartons sous le soleil brûlant. en croisant quelques charrettes surchargées de fourrage. 
Ce soir nous dormirons à Braila, une ville importante de plus de 200.000 habitants. Port fluvial, et ville quasiment frontière avec la Moldavie et l’Ukraine. On loge dans un énorme hôtel, ancien hôtel d’État…de l’ère communiste ! ils ne faisaient pas dans la dentelle …