Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

lundi 6 septembre 2010

En route vers le Delta du Danube

Oltenita – Silistra ; 4 et 5 septembre

Nous revenons en bus de Bucarest à Oltenita pour récupérer nos vélos. Surprise à l’arrivée, le restaurant où nous avions laissé nos vélos est fermé ! On se renseigne au bistrot qui est en face et l’on nous dit que les propriétaires sont à un mariage et qu’ils reviennent vers 18H00…finalement quelqu’un du café téléphone et le serveur du restaurant revient très gentiment nous ouvrir le local. Ensuite nous nous mettons à la recherche d’un hébergement, compliqué aujourd’hui à Oltenita il y a des mariages les deux hôtels sont pleins ! Une jeune fille d’un des deux hôtels parle français et nous propose un hébergement chez sa grand-mère, ce que bien sûr nous acceptons. 
Nous sommes donc logés dans cette famille où l’on nous met deux chambres à notre disposition. Le lendemain matin, la jeune fille qui nous avait proposé cet hébergement est présente et nous prépare un petit déjeuner. Nous discutons un peu avec elle car elle parle très bien le français. Elle est étudiante à Bucarest en géographie et travaille durant l’été à Oltenita sa ville natale. 
Pour nous cette rencontre est l’occasion de loger chez des habitants et de connaître un peu mieux les conditions de vie ici pour une famille. Conditions évidemment difficiles, le climat est rude, cet hiver elle nous dit qu’il y avait près d’1,50 m de neige ; les routes sont impraticables, et l’été c’est la canicule avec 40° comme nous avons eu l’occasion de le constater…les transports ne sont pas très rapides. Cette jeune étudiante nous laisse une impression de très grand dynamisme, sa maîtrise du français et nous supposons également de l’anglais nous laisse à penser qu’elle se débrouillera bien une fois ces études terminées…
Nous reprenons nos vélos pour nous diriger vers la ville de Calarasi distante d’une soixantaine de km, le profil de l’étape est plutôt plat, le paysage est un peu monotone et c’est assez rapidement que nous arrivons aux abords de Calarasi. Les ruines d’un ancien complexe industriel font office d’accueil. On ne sait pas trop si les immenses cheminées ne sont pas les vestiges d’une centrale nucléaire…le spectacle est plutôt triste. 
Nous avons d’ailleurs appris par cette jeune étudiante d’Oltenita que l’industriel indien Mittal a racheté ARCELOR a également racheté l’ensemble de la sidérurgie roumaine….peut être et sans doute pour la récupération des métaux….
Nous n’entrons pas dans Calarasi mais nous allons directement vers le Danube pour le traverser par un bac afin de rejoindre la rive droite et la ville bulgare de Silistra. Là nous trouvons un superbe hôtel au bord du Danube…un 5 étoiles au prix d’un formule 1 en France…













piscine, sauna, restau sur les bords du Danube quoi rêver de mieux après une journée de vélo ….

Silistra – Cernavodă ; 6 septembre

Au départ nous nous étions fixés Ion Corvin comme ville d’arrivée à un peu plus de soixante km, finalement nous irons un peu plus loin à Cernavodă mais au total cela fera 105 bornes. Étape donc un peu longue mais surtout très vallonnée. De belles bosses vont jalonner le parcours. En plus particularité, la route a des portions pavées, c’est Paris Roubaix qui s’annonce ! 
Mais nous retrouvons un beau paysage de collines ; de temps en temps nous dominons le Danube 
et puis nous plongeons vers le bord de ce fleuve pour retrouver une atmosphère qui rappelle les bords de Loire. 
En haut d’une côte, c’est un joli monastère que nous visitons.
Régulièrement nous croisons ou nous doublons les petites charrettes servant de moyens de transport comme chez nous autrefois.

Le Danube finit son parcours encore une centaine de km et il atteindra la Mer Noire. Bientôt c’est le delta qui va se former à Cernavodă nous traversons le canal qui arrive de Constanta et qui permet aux péniches de remonter de la mer Noire vers le Danube. Le trafic maritime est ainsi assuré et permet de faire le commerce des marchandises jusqu’à la frontière de l’Allemagne. Ce canal gigantesque,  terminé en 1984, aura nécessité plus de terre transportée que le canal de Suez !

Mais pour arriver à Cernavodă, les derniers vingt km auront été durs !! Nous pensions qu’arriver à Rasova nous en avions fini avec les côtes ; grossière erreur ! Elles sont toujours là !! Et elles sont raides à peu près 10 % à 10 km on s’arrête dans un petit village située à flanc de colline. 
On prend un pot sous une espèce d’aubette attenante à une épicerie. C’est apparemment le seul lieu de vie de ce village où s’arrête le bus. Des jeunes sont là …on échange un peu avec eux mais c’est compliqué la barrière de la langue est un rude obstacle, l’un d’eux revient au bout d’un moment avec des bières qu’il nous offre. C’est difficile de refuser mais nous lui faisons comprendre que nous ne pouvons les boire car il nous reste encore des km à faire et en plus le redémarrage en plein côte va être des plus problématiques !!!
Effectivement on ne s’en était pas aperçu mais la route qui traverse ce village remonte encore durant près d’un km à environ 10 % ; des bières par là-dessus et c’était fatal !
On atteint finalement Cernavodă vers 18H00 et avec beaucoup de mal nous trouvons un hôtel, qui doit servir dans la journée d’hôtel de passe et dans la nuit d’hôtel pour les travailleurs roumains car l’hôtel est plein…et on a un peu chance je pense en y trouvant une chambre….

Cernavodă – Harsova ; 7 septembre

Surprise ce matin au départ un groupe d’allemands une quarantaine est sur notre route. Il s’agit d’un groupe, sans doute des retraités, qui voyage léger avec un car tirant une remorque pour mettre les vélos. Ils sont partis depuis environ une semaine et rejoignent eux aussi le delta du Danube en étapes d’une cinquantaine de km …C’est une option certainement très confortable mais pour nous un groupe de trente à quarante c’est un peu trop …et très envahissant quand on traverse des villages où il n’y a même pas un bistrot et tout juste une épicerie….nous on est très bien tous les deux avec nos vélos lourdement chargés mais libres comme le vent qui nous pousse vers le delta du Danube. Le profil du parcours est toujours aussi accidenté. C’est du genre bords de Loire avec des côtes comme à Champtoceaux pour ceux qui connaissent. Côtes qui varient entre 800 et 1500 m avec des pentes qui doivent parfois dépasser les 10 %. Nous avançons tranquillement allant de collines au bord du Danube pour remonter de ce bord vers une autre colline d’où nous dominons le fleuve qui s’élargit considérablement. 

 
 
 
Après le village de …où nous prenons un pot avec le groupe d’allemands qui nous a rejoint nous atteignons une voie à grande circulation que nous empruntons durant 7 à 8 km …puis devant le danger que représentent les camions nous préférons la quitter à un croisement pour rejoindre un petit village. Mais sur ce trajet que nous avons choisi, nous sommes sortis de l’itinéraire classique et nous n’avons plus de cartes précises aussi c’est au feeling que nous nous dirigeons. Nous atterrissons dans un village où la route goudronnée s’arrête. Peu d’habitants ; visiblement les rares personnes que nous croisons voient pour la première fois débarquer des cyclistes….On essaye tant bien que mal de demander la direction mais ce n’est pas évident. C’est ainsi qu’on se retrouve dans des chemins pour les charrettes ou les machines agricoles dans les champs de tournesols….
C’est un peu l’aventure ! Finalement à force de demander et en fonction de notre sens de l’orientation (le soleil est bien visible, on n’a pas de boussole…ce qui serait parfois utile d’ailleurs)  on se retrouve à descendre un chemin 
qui nous ramène sur une route en bord du Danube d’où nous pouvons rejoindre la ville d’Harsova. 
 
 
Là nous trouvons une petite pension à la sortie de la ville. 
 
C’est pas notre hôtel 5 étoiles de l’autre jour mais cela suffit grandement pour prendre une douche, manger, dormir. 
Les serveuses roumaines sont très gentilles. Ici sur cet itinéraire les cyclistes comme nous sont très rares (les allemands ont leur car et rejoignent chaque soir un hôtel bien plus « class »  et l’accueil est souvent très sympa…je ne suis pas sûr qu’en France les roumains soient si  bien accueillis !!!! Nous voilà donc bien installés dans cette petite pension, 
alors qu’un petit orage éclate…et que nous entendons le « doux ronronnement » des moteurs des camions et des voitures (ah oui nous sommes en bordure de la nationale et ça roule fort !!) Demain on franchira le Danube par un pont pour rejoindre la rive gauche et pour remonter vers les frontières moldave et ukrainienne on verra comment ensuite ajuster notre itinéraire pour rejoindre Tulcea la ville roumaine qui est notre « terminus » puisque le Danube débouche là par son vaste delta dans la mer Noire.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire