Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

jeudi 12 août 2010

De Bratislava à Budapest

Bratislava ; 10 août

Comme prévu, ce matin je pars visiter Bratislava qui est à une vingtaine de km d’ici. 

Bratislava est une ville très animée, vivante. La vieille ville recèle de très beaux monuments et édifices. On ressent ici une autre atmosphère. Rien à voir avec l’Autriche. On a basculé ici vers les pays slaves. Mais aussi vers la partie orientale de l’Europe. De la rigidité autrichienne, on passe à une ambiance beaucoup plus détendue, les femmes ici sont bien plus jolies à regarder !! Il y a comme un parfum de libération. C’est vrai aussi qu’il y a à peine 20 ans la Slovaquie qui était rattachée à la Tchékie faisait partie du bloc de l’Est. On voit quelques vestiges lors du passage de ce qui était la douane. 

On voit bien qu’à ce passage, il devait exister une sorte de no man’s land marquant ce qu’on appelait alors le rideau de fer. Aujourd’hui à Bratislava, les prix sont affichés en euros, on paye en euros et cela me créé même un doute car il me semble bien que la Slovaquie n’est pas dans la zone euro….(effectivement elle ne l’est pas) par contre le niveau de vie est certainement beaucoup moins élevé ici à voir les prix affichés dans les restaus ou les cafés.
Lorsque l’on monte au château Burg Hard

dans le quartier de Straé Mesto on a un très beau panorama sur la plaine du Danube. On sent au nombre de chantiers en construction qu’il y a un très fort dynamisme économique. En vélo, c’est très sympa de se balader dans la vieille ville, 
il y a bien sûr des touristes mais cela reste raisonnable par rapport à Prague par exemple. Visiter une ville en vélo aussi c’est bien moins fatigant qu’à pied ! On n’hésite pas à aller plus loin, à s’égarer dans les rues. D’autant que la circulation des véhicules reste modeste dans le centre. Entre Vienne, la guindée et Bratislava, la libérée mon choix est vite fait ! 

Ici on se sent bien…une ville et Carole, qui connait bien l’histoire de son pays, la Hongrie, me rappelle dans un message que Bratislava fait partie ou faisait partie de l’empire hongrois…

Bratislava est au carrefour de l’histoire européenne, que ce soit effectivement au temps du 18 ou 19ème du grand empire austro hongrois, ou plus récemment lors de la division des blocs de l’Ouest et de l’Est. Ici entre Bratislava et Vienne, cette zone d’une soixantaine de km, était au centre de beaucoup d’échanges entre les grandes puissances occidentales et l’URSS. C’est de la frontière hongroise, toute proche, qu’en 1989 le bloc de l’Est a commencé à se fissurer et à s’effondrer comme un château de cartes. Si on ne va pas regretter la fin de ces démocraties dites « populaires » on ne peut que s’interroger sur la voie hyper libérale qui a pris la suite créant des déséquilibres énormes au sein des populations vivant dans ces pays. L’intégration dans l’UE a certes permis de mieux réguler les choses mais cette intégration à marche forcée s’est sans doute faite trop rapidement. Il aurait fallu comme cela avait été le cas pour l’Espagne et le Portugal dans les années 80 un véritable accompagnement permettant aux structures socio économiques et aux institutions politiques de s’adapter progressivement aux réalités du monde occidentales. Or dans les pays de l’ancien bloc de l’Est on a vu plutôt émerger des oligarchies et la prise du pouvoir par les mafias qui agissaient depuis longtemps dans les systèmes d’économies souterraines. Un autre problème qui refait surface depuis quelques années concerne la montée des nationalismes. L’extrême droite est de plus en plus présente ici…la Hongrie serait même malheureusement en pointe dans ce domaine. La guerre des Balkans a été un facteur révélateur de la montée des nationalismes avec en prime un conflit à dimension religieuse et ethnique que l’on pensait disparu en Europe…on aura certainement l’occasion dans la suite de ce voyage de revenir, notamment en Serbie, sur ces conflits si dramatiques qui ne sont sans doute pas encore réglés puisque des criminels de guerre sont toujours en fuite et protégés…

Hainburg – Györ ; 11 août

Ce matin je quitte définitivement l’Autriche, c’est vraiment sans regret… Je repasse par Bratislava sans entrer dans la ville et par une très belle voie vélo roulante qui longe le Danube, je me dirige vers Cunovo, la ville frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. Ici le Danube s’étale sur une très grande largeur, il forme quasiment un grand lac marécageux.
Le soleil qui est bien revenu commence à taper très fort. J’entre en Hongrie par les vestiges de l’ancienne douane. 
Très curieusement, les choses changent. D’abord l’état des routes qui sont petites et plutôt dégradées ; mais ce sont des petites routes sans beaucoup de circulation, mais ce sont surtout des changements humains qui me frappent. Lors de la traversée de la première petite ville, Rajka, j’observe les maisons, ce sont de petites maisons, plutôt basses, de plain pied aux toits recouverts de tuile. 
J’observe aussi que les gens circulent à vélo, mais sur de vieux vélos comme dans les années 50 chez nous. Visiblement cette région rurale de la Hongrie doit être assez pauvre. Les gens se déplacent avec de vieux vélos, ils n’ont sans doute pas suffisamment de revenus pour acheter un véhicule motorisé….on aperçoit par contre beaucoup de vélos électriques, mais ce ne sont pas ceux que l’on voit en France mais plutôt des vélos type mobylettes comme on en voit beaucoup au Viet Nam ou en Chine. Je sais que la Pologne en fabrique beaucoup également. Ici il n’y a plus de voie vélo spécifique on roule sur des petites routes qui au départ sont bordées de jolis noyers. 
De temps en temps on voit des panneaux avec le sigle vélo qui indique que l’on est bien sur l’EV 6. Où cela est un peu plus difficile c’est dans la traversée des villages car il n’y a pas de panneaux indicateurs des directions, plusieurs fois je m’égare et je suis obligé de demander mon chemin. Évidemment avec la langue ce n’est pas toujours facile mais en lisant la carte les gens rencontrés m’orientent bien.
Je déjeune dans un petit village, Dunakiliti, au bord d’un petit étang qui sert de zone de loisirs et de petite plage. On sent bien qu’on est ici dans un pays bien plus pauvre que ceux que je viens de traverser. La « bascule » entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale s’est bien faite ici après l’Autriche. L’atmosphère est totalement différente. Il règne une autre ambiance, moins de voitures, moins de motos, un peu plus de silence, plus de tranquillité. Les gens que je rencontre au hasard de mes demandes de renseignements le font toujours très gentiment. Ils regardent bien ma carte et me donne toutes les indications mélangeant, tout du moins c’est mon impression, hongrois et allemand…ne parlant aucune de ces deux langues, cela ne m’avance pas beaucoup !!    Après ce village l’itinéraire va emprunter la digue qui longe le Danube, 
l’avancée sur cette digue est assez difficile car le revêtement est très caillouteux et j’ai parfois du mal à maîtriser la conduite du vélo, en plus le vent souffle de face et j’avance péniblement à 14 Km/h, autour de moi c’est le désert, chemin rectiligne, 
pas un bruit et le soleil qui frappe…au bout d’une dizaine de km sur cette digue j’aperçois des ouvriers agricoles qui travaillent au ramassage de légumes, puis j’atteins à la sortie de ce chemin le village de Püski. Je retrouve une route classique et une dizaine de km plus loin après Hédervár, on retrouve une voie vélo spécifique qui longe la route. 
C’est l’EV 6 elle est plutôt étroite et bosselée mais on est tranquille et les habitants circulent beaucoup en vélo sur cette voie. Je note d’ailleurs que ce ne sont plus de vieux vélos comme tout à l’heure. La proximité de Györ doit sans doute permettre une activité économique plus importante et donc des possibilités de revenus également plus important. Les 20 derniers km sont assez pénibles car le vent souffle toujours de face et aujourd’hui je fais une étape de près de 120 km. En arrivant à Györ j’ai beaucoup de mal à trouver le camping. Je l’ai bien sur ma carte mais je ne le vois pas. Les gens apparemment ne le connaissent pas. Je reviens sur mes pas et en fait ce camping est minuscule. Le propriétaire a une petite maison avec un terrain d’environ 1.500 m² sur lequel il loue des emplacements. Mais s’est un camping super sympa avec tout le confort. 
Ombragé, petites tables, parasol et même petite piscine au fond du jardin…cela me plait bien puisque je reste ici deux jours. Vendredi je gagnerai Budapest par le train, je veux éviter de rentrer là bas tout seul, d’autant qu’il faut je trouve le camping et ce n’est pas forcément gagné d’avance !!!

Donc ici à Györ, repos, dans cette ville très belle, dotée d’un centre ville rénové,

avec de larges zones piétonnières où les vélos ont aussi toute leur place…le soir c’est vraiment très agréable, il fait bon, une chaleur douce.

Par contre au camping, anti moustiques de rigueur, les petites bêtes sont plutôt virulentes !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire