Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

mardi 24 août 2010

Retour sur la guerre des Balkans


Osijek – Vukovar 21 août ; Retour sur la guerre des Balkans
On continue notre traversée de la Croatie…aujourd’hui on doit faire étape à Vukovar. 
Ville malheureusement célèbre, car cette ville située sur la rive sud du Danube, a subi les tirs de projectiles de toute sorte depuis la rive opposée où se situe la Serbie. 
Cette petite ville porte toujours les stigmates de la guerre et s’il fait bon vivre sur les bords du Danube dans la chaleur des soirées d’été, les immeubles, les maisons détruites sont toujours là pour rappeler les malheurs de cette guerre qui s’est quasiment déroulée à notre porte et que l’Europe n’a pas su régler.

La fin du boc de l’Est, et la mort de Tito quelques années avant, ont fait éclater la Yougoslavie. Tito sortait de la guerre 39 – 45 tout auréolé de son opposition au régime nazie à la tête de la Résistance, les Partizans, Tito le Croate, avait su fédérer les différentes régions des Balkans, tout en s’opposant à Staline. Créant un modèle, le titisme, fondé sur un système d’autogestion ouvrière qui en France faisait parfois rêver la gauche se réclamant de cette approche autogestionnaire, je pense notamment au PSU auquel à l’époque j’adhérais…
Si ce régime se détachait très nettement du modèle soviétique, il était fortement marqué par la bureaucratie et par la prise du pouvoir des oligarques du parti unique. Quand on voit aujourd’hui dans les campagnes de la Croatie, les ruines des anciennes fermes d’État, on s’aperçoit bien des limites de ce système. Tito, comme tous les hommes d’État, fonctionnant sur leur charisme et sur leur pouvoir personnel n’a pas su d’une part, comprendre que son système économique était voué à l’échec et d’autre part n’a pas su préparer par un manque d’institutions démocratiques sa succession. La suite malheureusement on la connaît… Revendication des indépendances des grandes régions. Indépendance accordée très vite à la Slovénie, pays le plus proche de l’Europe occidentale. Indépendance refusée par le pouvoir serbe à la Croatie et début de la guerre civile qui va par la suite s’étendre à toute la fédération yougoslave. Avec l’épuration ethnique qui va être mise en œuvre par Milosevic et ses généraux c’est toute une page d’horreur, que l’on croyait disparu, qui va de nouveau s’ouvrir en Europe.
Une Europe incapable de gérer ce conflit toute seule. C’est bien l’absence d’une Europe politique qui va être l’un des facteurs majeurs de cette guerre. Claude me faisait justement remarquer, que le chancelier Helmut Kohl en reconnaissant l’indépendance de la Croatie, avait créé beaucoup de confusion dans la fragile ligne politique européenne. Il faudra alors l’intervention des USA et des forces de l’OTAN pour que ce conflit prenne fin sans vraiment trouver dans le début des années 2000 de solutions politiques aux (micros) régions qui réclament leur indépendance : Kosovo, Macédoine, Monténégro…    
Et puis pour terminer sur ces réflexions personnelles, il ne faudrait pas être simpliste. Voir d’un côté les méchants serbes et de l’autre les gentils croates. Les choses sont évidemment bien plus complexes. Par la suite de ce voyage, nous allons rencontrer des serbes et je pense notamment à un jeune serbe avec qui nous allons un peu discuter. Lui n’a sans doute pas connu la guerre mais en cours de discussion on a l’impression qu’il sent un poids de culpabilité. Il nous dit que c’est difficile de vivre en Serbie. On a une impression de malaise chez ce jeune qui fait actuellement son service militaire, comme si les crimes commis par le pouvoir de Milosevic stigmatisaient toujours les habitants de la Serbie.

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