Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

mardi 3 août 2010

Des sources du Danube à Passau

Hausen – Munderkingen ; 29 Juillet

La pluie est tombée pratiquement en continue cette nuit…l’intérieur de la tente est sec mais l’ensemble est bien humide. Ce matin le temps est à peu près correct au moins il ne pleut pas…la tente est pliée mais elle est toute trempée. Nous prenons la direction de Sigmaringen par une belle voie qui suit le Danube.

La vallée est toujours très encaissée et nous passons alternativement rive nord, rive sud.

Nous avons rencontré hier deux jeunes français qui avaient pour projet d’aller à Istanbul …mais déjà il y en a un qui en a marre et qui envisage d’arrêter à Ulm …. C’est vrai que se lancer comme cela dans un long trip en vélo c’est un peu gonflé !! le voyage à vélo suppose une approche particulière, il faut s’y préparer et voyager dans les conditions actuelles d’humidité c’est pas forcément très jouissif !! D’autant qu’on peut aussi avoir mal au c… !!!! C’est la hantise des cyclorandonneurs …pour nous de ce côté-là tout va pour le mieux ….mais il faut être vigilant c’est comme les ampoules au pied pour la rando pédestre…les irritations aux fesses ça peut pourrir un voyage en vélo il faut en prendre soin, comme celles des bébés !!!!!! Pour en revenir à ces jeunes ils sont partis un peu avant nous et nous en doublons un qui a crevé, on s’arrête pour lui proposer de l’aide mais apparemment il se débrouille pour réparer, par contre son copain est parti loin devant sans trop se préoccuper de lui, on le retrouvera une vingtaine de km plus tard …curieux de voyager comme cela …
En attendant nous nous approchons de Sigmaringen.

Cette ville nous rappelle de mauvais souvenir à nous français puisque c’est ici que le gouvernement de Vichy ou tout du moins ce qu’il en restait s’est réfugié avec Pétain à la fin de la guerre. En quelque sorte on pourrait dire que la période de collaboration s’est terminée ici. Période sombre de l’histoire française… Cette petite ville est très jolie dominée par un château qui surplombe le Danube…Pourquoi Pétain avait-il atterri là je ne sais pas …je ne suis pas suffisamment féru en histoire pour avoir quelques explications. Si des historiens lisent ce blog peut être pourront-ils m’apporter des réponses… (Loïc à toi de jouer …)

Nous poursuivons notre route et le paysage change, la vallée s’élargit pour devenir une plaine, le Danube est plus large mais le paysage est moins joli tout devient plat nous roulons assez vite car un fort vent d’Ouest nous aide bien à avancer. Le temps se maintient au sec mais après le déjeuner il redevient menaçant. On en enchaîne quelques sérieux raidillons on a beau être revenu en plaine le terrain est un peu changeant à un moment on monte une pente qui ne doit pas être loin de 20 % là il faut arracher le guidon pour ne pas descendre de vélo. J’ai les cuisses en feu au sommet. Et puis à une dizaine de km de l’arrivée l’orage nous tombe dessus.
Heureusement on arrive à se mettre un peu à l’abri mais cela tombe sérieux et il fait plutôt frais….

Après le grain on arrive à Munderkingen où nous pensons trouver un camping, la carte nous l’indique mais de camping il n’y en a pas et nous décidons de prendre une chambre à l’hôtel au moins ce soir on est au sec….





Munderkingen – Gunzburg ; 30 juillet
Départ ce matin de Munderkingen, on aperçoit des nids de cigognes sur le toit d’un bâtiment public. 
Le temps est plutôt frisquet, il ne pleut pas c’est déjà ça ! Le paysage est un peu moins joli, on est vraiment dans la plaine….on atteint Ulm vers midi. Ulm est une ville moyenne, ville natale d’Einstein, Ulm occupe une place importante sur le plan de la recherche universitaire. C’était un port de pécheurs qui au Moyen Âge et à la Renaissance faisait le commerce en expédiant vers Vienne les poissons du Danube. Cette activité importante a fait la richesse de cette ville. Par la suite Napoléon va annexer cette ville dans une région ?? et créer une autre ville Neu Ulm. Nous pique niquons sur la place de la cathédrale. 
Très beau monument de style gothique dont l’intérieur recèle de très beaux éléments, notamment un préchoir de toute beauté. De même des vitraux aux couleurs très vives. 
La nef centrale est très large mais également les nefs sur les côtés. Par contre la place de la cathédrale n’est pas très belle, de plus des bâtiments contemporains ont été construits sans tenir compte de l’environnement, un peu dommage. À noter également un centre piétonnier très vaste. Il est très agréable de circuler à vélo dans le centre puisqu’aucune voiture ne s’y trouve. Le maire de Nantes qui parait-il était prof d’allemand ferait bien de s’inspirer de ce qui se fait ici en matière d’aménagements urbains …  

On reprend la route en début d’après midi. À noter également que la traversée de cette grande ville se fait sans souci. Une belle voie cyclable et piétonnière suit le Danube qui maintenant a pris une belle largeur. Dans les vingt derniers km de cette étape la voie s’enfonce dans une belle forêt et c’est à la sortie de cette forêt que nous arrivons à Gunzburg. Normalement se trouve ici un camping. Nous avons un peu de mal à le trouver. Il s’agit d’une aire dite naturelle mais qui est relativement bien aménagée avec toilettes et douches dans le restaurant attenant à ce terrain.
Nous avons également la grande surprise de voir arriver des amis de Place au Vélo qui font le trajet Donaueschingen Passau. Je savais qu’il faisait un périple par ici, puisque Marité qui fait partie de groupe m’en avait parlé…le hasard fait bien les choses…

Gunzburg - Neuburg ; 31 juillet

Ce matin, Dominig me propose d’arrêter le voyage avec moi car il a peur de ne pas arriver à Vienne, pour lui les étapes sont un peu trop longues et je vais à un rythme, un peu élevé. C’est vrai que je vais un peu vite car je dois être à Budapest le 13 août, puisque Claude arrive là bas le lendemain. Je suis contraint par cette date nous décidons alors de nous séparer…
Du coup j’enchaîne une étape de près de 120 km qui m’amène à Neuburg. Le Danube s’étale dans une vaste plaine, c’est parfois monotone…puis par moment on se retrouve d’un seul coup devant une belle bosse parfois vraiment dure à négocier. Le temps qui ce matin était très brumeux, 
se met au beau, des beaux cumulus se forment dans le ciel et le vent est plutôt favorable. 
On est samedi et dans les villages qui semblent déserts, on voit des fêtes qui s’organisent. Les hommes sont souvent en costume bavarois. Les villages sont dominés par les mâts typiquement bavarois. 

Après une super grimpette où je rejoins un jeune couple espagnol rencontré la veille, je me laisse descendre vers Neuburg, jolie ville, dont le château domine le Danube. Le soir les éclairages le met superbement en valeur. 
Au camping, je dine avec un allemand dans mes âges, qui voyage en vélo depuis Bonn. Lui aussi aimerait bien aller vers la Mer Noire, mais il n’a pas actuellement suffisamment de disponibilités pour y aller et de plus il me dit qu’il ne veut pas y aller seul à cause de l’insécurité routière. C’est vrai que plusieurs fois j’ai eu des témoignages de cyclistes disant que la route est surchargée par les camions, notamment du côté roumain. Il faudra voir à aviser sur place pour faire le choix des itinéraires….


Neuburg – Kelheim ; 1er août

Hier soir je me sentais un peu fatigué, c’est vrai que l’absence de Dominig m’a amené à aller un peu plus vite et sur une distance un peu longue. Les muscles des jambes dans les premiers km sont un peu raides mais progressivement j’enroule un peu mieux et je reprends mon petit rythme de croisière. Il commence à faire très chaud, sans commune mesure avec la canicule du début juillet… 
Je rejoins la ville d’Ingolstadt vers 10 heures on est dimanche la ville est très calme mais tous les commerces alimentaires sont fermées. J’avais prévu un peu le coup sachant qu’en Allemagne beaucoup de magasins ferment à partir du samedi midi. J’ai donc un peu de réserves alimentaires pour passer la journée. 
Ce n’est pas forcément simple d’ailleurs d’avoir des réserves car évidement la nourriture se conserve mal avec la chaleur. Je n’ai pas encore installé de frigo sur le vélo !! Le paysage n’est pas trop varié et toujours de temps en temps on se retrouve à grimper de belles petites bosses vers la fin j’enchaîne une côte qui doit bien faire deux à trois km. Mais c’est pour se laisser glisser vers la petite ville de Weltenburg où se niche une abbaye. 
À cet endroit le Danube s’engouffre dans des gorges et c’est en bateau de touristes que je vais finir l’étape à Kelheim. Une dizaine de km en bateau entre ces gorges c’est très sympa…et reposant. 
J’arrive donc frais comme un gardon à Kelheim où je dois faire un peu plus de 5 km pour trouver un camping dans une ferme au bord du Danube, quand on dit au bord en fait il faut se payer une belle bosse d’environ 300 m à 15 % pour y accéder…un peu dur après une centaine de bornes. Par contre si les commerces sont fermés le dimanche, les agriculteurs eux sont en pleine moissons et les engins déplacent des nuages de poussière. Autre observation depuis que je suis arrivé en Allemagne, je suis très surpris par l’importance de l’énergie solaire. Les toits de nombreux hangars agricoles sont couverts de panneaux de même que les maisons. 
Quasiment tous les bâtiments en construction sont dotés de panneaux solaires. L’arrêt, il y a une dizaine d’années des programmes électro nucléaire est sans doute pour beaucoup dans ces choix d’énergie alternative.

Kelheim – Straubing ; 2 août

Il a plu une bonne partie de la nuit et puis vers 6H00 la pluie s’arrête et avec le jour qui se lève le soleil commence à se montrer …la journée que j’aurais pensé maussade est finalement assez agréable. Il fait moins chaud et cela n’est pas plus mal. En fin de matinée j’arrive à Regensburg, une très belle ville au bord du Danube.
C’est une ville dont l’histoire remonte à plus de 2.000 ans…Je passe pas mal de temps à circuler tranquillement dans le centre historique. Ce qui est très agréable ici en Allemagne c’est de pouvoir circuler en toute tranquillité en vélo dans les centres des villes. Soient les voies vélos sont en site propre ou soient les centres sont piétonniers et à vélo cela ne pose aucun problème si on roule cool parmi les gens. Le vélo est totalement intégré comme moyen de transport. On voit notamment beaucoup de parents qui emmènent leurs enfants dans des petites carrioles …tout est fait dans les villes pour que les cyclistes soient en sécurité et les automobilistes ont un très grand respect des cyclistes. Jamais depuis mon entrée en Suisse puis en Allemagne, je n’ai ressenti un sentiment d’insécurité en vélo. Quand je pense qu’à Nantes quasiment à chaque fois que j’utilise mon vélo, et c’est presque en permanence, il n’y a pas une fois où une voiture commet une infraction … on est ici sur une autre planète…
Regensburg se laisse donc visiter tranquillement en vélo… la cathédrale est très belle, elle domine un vieux pont en pierres qui traverse un bras du Danube. 
Je ne connaissais pas très bien l’Allemagne, et je m’aperçois que ce pays notamment en Bavière recèle de véritables petits bijoux architecturaux. Toutes ces villes sont porteuses de l’histoire de l’Europe. Des romains, de nombreuses villes possèdent des sites archéologiques, ainsi que des sites celtiques, à Napoléon l’histoire européenne  a tracé son sillon en suivant les grands fleuves. 
C’est tout l’intérêt de ce voyage le long du Danube, se rappeler les pages d’histoire qu’à l’école j’avais parcourues, parfois d’ailleurs sans grand intérêt, je l’avoue !

Après Regensburg je reprends mon petit bonhomme de chemin. Les km s’égrènent sans trop de fatigue aujourd’hui quasiment aucune bosse à gravir, c’est plutôt cool. Le Danube maintenant est en partie canalisé ; des péniches importantes le parcourent et les écluses qui de temps à autre bornent son parcours sont énormes. Rien à voir avec nos petites écluses du canal du Rhône au Rhin près de Dôle que je côtoyais il y a quelques jours !
Petit à petit le terme de l’étape arrive, j’ai décidé de m’arrêter à Straubing, petite ville charmante. 
Plus que le patron du camping, aimable comme une porte de prison…Ce soir je me fais un petit restau typiquement bavarois. Compte tenu de mes connaissances en allemand qui sont en dessous de zéro, je tente des expériences culinaires qui ne sont pas si désagréables que ça ! Je me rends compte qu’étant habitué à voyager en Asie, les choses là bas sont un peu plus simples car souvent les menus mêmes dans les petits bouis bouis sont traduits en anglais ici c’est en allemand comme en France c’est en français alors on a parfois des surprises…
Straubing – Passau ; 3 août

Il a encore énormément plu durant la nuit…c’est devenu une habitude ! de même que la pluie qui cesse vers 6 heures du matin. 
Le temps restera menaçant une bonne partie de la journée. 
La dépression qui est actuellement installée a au moins pour avantage de s’accompagner d’un bon vent d’Ouest qui me « propulse » littéralement vers l’avant, le compteur est en permanence au-dessus de 25 km/h …la voie est souvent dans un stabilisé qui renvoie beaucoup de boue, j’ai beau nettoyer le vélo le soir, rapidement il redevient plutôt sale. C’est plutôt au niveau de la chaîne et des pignons qu’il faut faire attention. Je remets souvent de l’huile et à Passau je vais acheter une brosse pour dégager la poussière des pignons qui ont tendance à s’encrasser. Je fais un stop dans une petite bourgade qui possède une belle église de style rococo attenante à une abbaye.
Le Danube est de plus en plus large. Mais la vallée est plus encaissée on sent l’approche des contreforts montagneux. 
J’arrive finalement à Passau assez vite puisque les 100 km de l’étape sont bouclés en 5 heures.
L’entrée par le port industriel de Passau n'est pas géniale…mais au moins par une belle voie cyclable bien fléchée on atteint facilement le centre de la ville. 
Je trouve un petit camping, apparemment le seul de Passau, juste avant qu’un gros orage n’éclate. Heureusement je suis à l’abri, sinon c’était la grosse douche assurée…. Je reste à Passau pour une journée de « repos ». 


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