Diaporama photos de Claude : St Nazaire Orléans

dimanche 8 août 2010

De Passau à Vienne

Passau – Linz ; 5 août 

Il n’a pas plu cette nuit !! Extraordinaire…la journée s’annonce assez belle. Elle le sera et heureusement car les deux premiers tiers du parcours sont sublimes.
Sitôt sorti de Passau, le Danube va tracer son sillon à travers une vallée très encaissée. La voie vélo longe au ras des rives ce grand fleuve. On est entré en Autriche, 
je ne sais pas où exactement puisque maintenant les frontières terrestres dans l’UE n’existent plus ….c’est un peu dommage, les frontières suscitent toujours de l’angoisse quand on montre son passeport ou son visa !
Le paysage est superbe, la voie vélo aussi, il y a beaucoup de cyclistes sur cette partie du parcours et tout est fait pour les accueillir, nombreux petits cafés, restaurants, réparateurs etc…
Par deux fois je vais prendre le ferry
 car la
vallée est très étroite et longer le fleuve n’est pas possible. Les champs sont très verts…il pleut tellement souvent ! On sent un paysage préalpin. 

Et puis brusquement après le passage du deuxième ferry qui nous débarque dans la petite bourgade de Neuhaus, la vallée si joliment encaissée prend fin et laisse place à une morne plaine. Progressivement on approche de Linz, ce sont alors des industries qui apparaissent, la magie de ce beau fleuve laisse place à une autre réalité…en plus la voie vélo qui arrive à Linz est en parallèle avec les routes de sortie Linz, je ne sais si c’est le contraste qui joue mais le bruit des voitures me semblent infernal. Le silence de la nature d’il y a quelques minutes laissent place au bruit des moteurs…Linz apparait c’est une ville importante et évidemment le camping se trouve à un peu plus de 5 km de la sortie. C’est d’ailleurs un camping plutôt sale, sanitaires dégueulasses, poubelles débordantes…L’Autriche me laisse sur un sentiment un peu bizarre, d’un côté une nature préservée et de l’autre une forme de laisser aller…le vélo est très largement pratiqué mais en ville les voitures vont très vite…je vais le constater le soir puisque je reviens visiter cette ville qui possède un beau centre mais qui n’est pas piétonnier c’est un peu le bazar … on ne sait pas si on doit rouler à vélo ou marcher à pied très curieux…
Linz – Melk ; 6 août

Évidemment cette nuit il pleut !  Ce matin temps très frais, à peu près sec mais je vais garder une petite polaire et un coupe vent durant presque toute la journée par moment j’ai même un peu froid aux doigts. Les 10 premiers km se font dans une sorte de zone industrielle, c’est un peu comme à Donges, 
rien de vraiment poétique…ensuite durant une trentaine de km la route se fait plutôt à travers des champs de maïs et puis à partir de Grein, 
le Danube traverse à nouveau une belle vallée très encaissée, dominée par moment par des châteaux ou des églises.   Les villages de la rive opposée laissent deviner de belles couleurs sur les façades des maisons. 

Il y a sur cette partie de parcours beaucoup de cyclistes, en fait je pense que ce sont des circuits qui sont organisés évidemment ce sont sur les plus belles parties le long du fleuve qui a ici un très fort courant. Le midi en déjeunant j’observe les péniches qui remonte très péniblement le Danube
  tellement le courant est intense.


En début d’après midi un fort vent d’Ouest s’est levé et il me pousse sans problème à près de 30 km/h ! Avec une voile j’avancerais sans pédaler ! J’atteins rapidement le camping de Melk,
 

petite ville sur les bords du fleuve qui est dominée par une très belle abbaye bénédictine. 
Cette ville est aussi au centre d’un territoire qui cultive de la vigne ; les circuits ventant les différents crus locaux sont nombreux ! Avis aux amateurs on parle ici du vin « romantique » 
Vienne n’est pas loin ; les musiques des grands compositeurs classiques y sont sans doute pour beaucoup ….

Ce qui me frappe dans cette petite ville touristique c’est le peu d’animation dans les rues tout semble mort…je ne sais pas où sont les gens. L’Autriche que je connais très peu me laisse un sentiment curieux…un peu de malaise. Les contacts avec les gens sont très peu chaleureux, bien sûr la langue y est pour beaucoup mais j’ai voyagé dans beaucoup de pays dont je ne connaissais pas la langue mais je n’éprouvais pas ce sentiment de fermeture. Il n’y a pas d’empathie envers les habitants.
Melk ; 7 août 
Repos forcé ; il a plu toute la nuit sans discontinuer. Le matin il pleut toujours, je sentais bien que le tapis de sol était « un peu humide » en fait en sortant de la tente, je m’aperçois que le sol est gorgé d’eau, je suis littéralement dans une piscine…l’eau a commencé à envahir mes sacoches que j’avais imprudemment laissées entrouvertes. Sous la pluie battante, je commence à toute vitesse à essayer de mettre le maximum des  affaires à l’abri. En plus les limaces ont commencé à également tout envahir. Si ce n’est pas bien méchant, ce n’est pas très agréable, elles se collent partout ! Vite fait je mets mon bazar sur le vélo et je me réfugie sous le toit du restaurant qui est à 50 m. Là je commande un bon breakfast ; puis voyant que le temps ne s’améliore pas je décide de prendre une chambre dans ce restaurant qui fait aussi hôtel. J’envahis la chambre et met mes affaires à sécher. Apparemment la météo prévoit une amélioration dans la journée …mais d’amélioration je n’en vois guère ! Demain j’aviserai, Vienne est à 120 km je prendrai peut être le train pour y aller. Car dans moins d’une semaine je dois être à Budapest qui est encore à pratiquement 500 km. Au restaurant je rencontre deux couples de Rennes qui font le trajet de Passau à Vienne. Eux aussi envisagent de rester si le temps ne s’améliore pas. Ils se disent un peu déçus par l’itinéraire et partagent aussi mes sentiments vis-à-vis des contacts avec les habitants. Contacts vraiment difficiles. L’Autriche pour le moment n’est pas un pays où j’aurais envie de revenir…même les cyclistes autrichiens ne sont pas très avenants, rarement ils répondent au petit salut qu’on se fait habituellement entre nous. Curieux…La pluie n’arrange rien…c’est la troisième fois que je traverse ce pays et j’ai quasiment toujours eu de la pluie. Pourtant j’aurais bien envie de venir vers quelques sommets autrichiens. Il y a de magnifiques montagnes que je n’ai encore jamais parcourues et dont des copains montagnards m’ont dit le plus grand bien avec en prime des refuges où on peut prendre des douches, chose impensable en France où l’esprit CAF/boy scout prédomine…
Durant cette journée où la pluie ne cesse de tomber, je prends tout de même mon vélo pour franchir le pont qui traverse le Danube pour aller voir les horaires des trains puisque la voie ferrée est de l’autre côté. En fait demain il y a deux trains qui vont à Krems (à 40 km d’ici) et leurs horaires ne me vont pas du tout soit 7H00, soit 19H00. En plus à Krems je ne sais pas s’il y a des trains directs sur Vienne. Je pense que demain j’irai vers Vienne et m’arrêterai un peu avant, lundi je passerai à Vienne mais je n’y séjournerai pas. J’essaierai de voir pour un camping après en direction de Bratislava. Peut être qu’un jour je reviendrai pour quelques jours à Vienne on verra…pour le moment je ne ressens aucune sympathie pour ce pays. Je trouve les gens très fermés, les villages et les villes sans vraiment d’âme. Chacun chez soi…J’ai plutôt hâte d’en sortir et d’aller voir chez les slovaques et les magyars si l’atmosphère est moins pesante.

Melk – Klosterneuburg (entrée de Vienne) ; 8 août

Enfin du beau temps ! Ce matin le ciel est d’un bleu pâle ; mais il est bleu ! Après un solide petit déjeuner autrichien c'est-à-dire café, charcuterie, fromage, beurre, confiture…je pars de Melk, le vent souffle assez fort d’Ouest en Est on doit être en queue de dépression et j’avance vite sans fatigue. 
Le Danube a énormément grossi, les arbres qui le bordent ont leurs troncs qui baignent dans l’eau, le courant est très fort, il faut dire qu’avec la pluie qui est tombée durant quasiment 24 heures la crue menace, 
je le constaterai plus tard en fin de parcours… En attendant la vallée est resserrée, on aperçoit des anciennes forteresses  et des châteaux sur les hauteurs qui dominent le fleuve. 
Au bout d’une cinquantaine de km je rejoins les rennais qui avaient passé la nuit dans une pension après Melk, on va faire un bout de chemin ensemble, on doit se retrouver ce soir au camping… et puis quelques km avant l’arrivée, la voie est inondée, il faut soit faire un grand détour, soit passer en prenant le risque de bien « mouiller » les sacoches. En principe les miennes sont étanches et je les avais déjà testées. J’enlève mes chaussures et en poussant le vélo je m’engage. 
L’eau monte jusqu’à mi cuisses cela dure une bonne centaine de mètres. C’est un peu amusant. Évidemment il faudra bien huiler ensuite la chaîne et les différentes pièces du vélo car l’eau monte largement au-dessus du pédalier et du dérailleur. Mes sacoches à l’avant flottent car j’ai enlevé les attaches du bas pour alléger la roue avant. À l’arrivée pas de souci tout est sec…je ne regrette pas d’avoir acheté du bon matos...
Me voici arrivé aux portes de Vienne…c’est quasiment la moitié du parcours. Mon compteur affiche 1996 km depuis le départ. Je reste déçu par ce parcours autrichien…je m’attendais à beaucoup mieux, j’espère bien que la suite du voyage sera différent et plus chaleureux avec les gens que nous rencontrerons.



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